« Une chambre suspendue »
version française (english version below)
Située à Gentilly, dans la rue Raymond Lefèbvre à l’alignement quasi ininterrompu, une petite maison étroite se distingue par le vide existant entre elle et son voisin. Cette percée offre une vue sur la vallée de la Bièvre et ses tours, un cadrage frontal et atmosphérique sur un morceau d’urbanité vu de loin, curieux face à face dans l’atmosphère calme et presque bucolique d’une silencieuse rue de la proche banlieue parisienne.
Cette trouée est comme une petite respiration sur un promontoire dominant la masse urbaine. Elle donne l’impression inattendue d’un perchoir, alors que la rue s’étire, longitudinale, le long d’un ruban de façades continues.
Le bâti qui borde la rue est assez hétéroclite, composé de maisons et de petits logements collectifs, ayant toutefois en commun la modestie de l’échelle. La maison en question ne déroge pas à cette règle : assez étroite, elle comporte un étage et des combles non aménagés. Elle est à sa gauche appuyée contre l’immeuble voisin, en revanche, son pignon droit est libre. Dans cet espace de 3m de large entre les deux murs se trouve l’accès à la porte d’entrée de la maison et au jardin.
Le besoin d’un grand espace de vie supplémentaire, les composantes du site, la nécessité de garder l’emplacement d’un parking (comme le stipulait le règlement) et la volonté de la propriétaire de pouvoir profiter d’un lieu extérieur couvert ont conduit à l’idée d’une cabane suspendue.
Cette cabane suspendue fonctionne comme une pièce autonome. L’extension est ancrée dans la maison existante au moyen d’un jambage dissimulé, fixé au mur mitoyen. L’ossature bois et le bardage en contreplaqué marine laqué ont été préfabriqués et montés sur place en trois jours.
Son bardage donne une sensation de transparence et d’abstraction, notamment lorsqu’il passe devant la fenêtre côté rue qui se révèle la nuit.
Côté vallée, une vaste fenêtre domine la vue et tente d’offrir le meilleur cadrage.
L’extension, réalisée sur deux niveaux, est accessible à partir du premier étage de la maison existante. Trois marches depuis ce palier permettent d’accéder au niveau bas de l’extension où se trouve un coin bureau et une banquette, puis trois autres marches donnent accès au niveau haut de l’extension qui abrite la chambre, enfin trois dernières marches mènent aux combles de la maison existante qui ont été réaménagés et dont le plancher a été abaissé lors des travaux.
La distribution des différents espaces de cette cabane suspendue se fait donc en spirale, elle renferme en son point le plus haut et le plus éloigné les lieux les plus intimes.
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« A suspended room »
Located as it is in Gentilly in the vicinity of Paris, on rue Raymond Lefebvre where rows of houses go almost uninterrupted, this little detached house stands out.
The interval separating it from the next building allows for a nice view on the Bièvre valley and its towers, providing a frontal framing for this fragmented cityscape, thus creating an unexpected confrontation in this quiet, almost rural suburban atmosphere.
The gap creates a break on this promontory overlooking the urban landscape and elicits the surprising impression of a perch above the street which otherwise looks like a continuous ribbon of house façades.
The architecture in the neighbourhood is rather diverse, composed of buildings and houses that nevertheless are all relatively low. Likewise, the initial house was narrow with two stories and had an unoccupied attic. On the left, it rests against the adjoining building whereas the right gable end is actually a bearing-wall structure. The entrance and garden doors stand in the three-metre-wide space between the walls.
The idea of the suspended cabin originated in the need for a large extra space, the characteristics of the site, and the owner’s desire to keep a car park and to take advantage of an exterior sheltered area.
As a separate entity, the extension is connected to the existing house using hidden pillars fixed to the gable. The wooden frame and the marine plywood cladding were built on site over three days.
The extension cladding suggests transparency and abstraction, only revealing the street-facing window when it is lit at night.
A large window opens on the valley, offering the best possible framing for the vista.
The extension, built on two levels, can be accessed from the second floor of the existing house. Three steps lead from this landing to the lower level of the extension where the study (including a day-bed) is. Three more steps lead to the bedroom on the upper level of the extension. Finally the last three steps lead to the attic which was renovated and whose floor was lowered during the alterations.
The layout of the suspended cabin is thus spiral-shaped with the most private areas at its top.
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