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Collège de Labarthe-sur-Lèze

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INTRODUCTION La construction du collège sur la commune de Labarthe-sur-Lèze offrait une grande richesse de matière à penser. En effet, le premier contact de l’enfant avec la vie, en dehors du milieu familial, se fait à l’école et par l’école. Là, et jusque vers 18-20 ans, il va apprendre ou devrait apprendre de quoi se mouvoir libre dans le monde. Le cadre de cette éducation n’est pas indifférent, chacun le sait. Mieux, il est sans doute déterminant. L’enjeu est « grave » puisqu’il concerne l’avenir des enfants et des jeunes adultes, la constitution de leur paysage mental. L’architecture comme pédagogie lui offre la dimension partagée du plaisir. LES FRONTIERES DU TERRAIN Le terrain mis à la disposition pour la construction est enclavé : - au Nord par un bel espace boisé qui borde une belle bâtisse à vocation d’habitat ; - au Sud par de l’habitat pavillonnaire épars et agréablement planté ; - à l’Ouest par la Départementale n° 4 et un rond-point ; - à l’Est par des plantations plus étirées et la campagne sans fin. Un élément déterminant a orienté de manière forte la composition sur le terrain et l'organisation fonctionnelle. Il s'agit du rond-point qui, par sa position et donc sa liaison au terrain, a conditionné la mise en place chronologique des différentes composantes du programme dont la localisation de l'entrée du collège. Il a donc fallu composer avec ces frontières et cette donnée et garder à l’esprit que le collège est le premier élément bâti d'importance sur un site vierge étant ainsi l'amorce d'un nouveau tissu urbain. L'IMPLANTATION L'implantation a favorisé l'organisation de la ville et la vie du collège sans y venir par surcroît. Il ne s'agit pas ici d'annexer un morceau de campagne pour étendre la ville mais de s'installer en lisière, en retournant cette difficulté en un travail de fond sur des questions cruciales : le territoire agricole, l'infrastructure, le paysage. Il s'agissait pour LCR ARCHITECTES d'imaginer l'échelle du futur équipement (collège, terrain de sports, logements), de le positionner comme un édifice public dans un vide problématique et d'assurer la transition entre Labarthe-sur-Lèze et la campagne. Le collège naît de la convergence de deux axes. Le premier est l’accès à partir du rond-point. Toutes les composantes du programme s’articulent autour de cet axe transversal, du minéral vers le végétal selon des « franges » d’une belle rigueur. Cet axe Ouest-Est décline la séquence d’entrée dans une géométrie sans faille : voirie, parvis, auvent, hall d’entrée, détente, préau, cour, gradins, terrains de sport, prairie, vallon, paysage agricole. De la ville à la terre. C’est une véritable ligne de force qui ancre l’équipement dans le site. Le second, perpendiculaire à cette voie, reprend le strict alignement de la RD n° 4. Sur cette façade, le collège se retire de plusieurs mètres conformément aux règles d'urbanisme. Le long de cet axe Nord-sud s'organise la vie de l'établissement. Cette rue intérieure, bien dimensionnée qui s’étire sur deux niveaux, véritable espace d’échanges et épine dorsale du projet, joue un rôle de séparation tout en assurant une liaison. Ainsi, toutes les différentes entités du programme viennent se caler en alternance contre cet axe, les fonctions étant ainsi toutes sans exception naturellement orientées Nord-sud. Du Sud au Nord, elle donne accès aux différentes fonctions : logistique, restauration, vie sociale et convivialité, enseignement général, enseignement spécialisé, enseignement artistique. Du corps à l’esprit. Cette rue, très distributive, croise l’axe Ouest-Est au niveau du hall d’entrée. Ce tracé régulateur qui s’inscrit dans la géométrie du parcellaire et du bâti en sortie de ville a ainsi permis de retourner la difficulté d’affirmer le statut public du collège sur la route départementale en offrant une véritable façade urbaine à l’Ouest tout en évitant cette orientation très préjudiciable en apport solaire à toutes les fonctions de l’établissement. Ce principe d’implantation et d’organisation offre de nombreux avantages : - La composition couvre toute l’emprise disponible. Ainsi, le collège occupe le terrain et tient son rang, cadrant le lieu dans les limites. - L’établissement s’ouvre sur la nature offrant de belles vues préservées. - L’entrée du collège, situé sur l’axe pénétrant du rond-point, reliant l’établissement à la ville, est valorisée. - Les espaces extérieurs trouvent leur identité respective dans la géométrie, l’orientation et les dimensions. En réponse, les bâtiments cadrent les vues et captent la lumière. - Le bâti forme un rempart contre les « agressions » de l’environnement (vents dominants, voitures, bruits …). La cour est ainsi naturellement protégée pour faciliter son appropriation par les élèves. - La conception de chaque peigne et leur orientation permettent d’obtenir un maximum de possibilités d’éclairage naturel. - La rue intérieure, lieu d’échange et de communication, bénéficie d’intenses pénétrations lumineuses contrôlées dans ses orientations les plus défavorables (brise-soleil, végétation, etc…) - Dans une partition imbriquant l’ouvrage et les espaces extérieurs, le programme se déploie sur toute l’emprise de la parcelle. C’est ainsi que bâti et non bâti se répondent en hiérarchisant les espaces pour conférer au collège une atmosphère agréable. De par cette implantation, l’ensemble du collège s’intègre dans ce site au point de le recréer. Côté civil, le collège joue donc l’édifice public. Côté intérieur, il exprime l’identité conviviale. LA CONCEPTION La lisibilité d'implantation introduit celle de l'organisation de la construction. Le traitement en creux du PARVIS induit un repérage immédiat de l'ENTREE PRINCIPALE qui exprime, par sa transparence, la volonté d'ouverture. Cet effet sera accentué par un traitement minéral identique au sol de tous les espaces piétons jusqu’à l’impact de l’entrée. Le surplomb spectaculaire du premier étage renforcera l'identité. Traversée la précieuse feuille de verre que constitue l'entrée, l'objectif a été de créer un lieu fort, susceptible de rassembler les dynamiques du projet et la vie de l'établissement. Ce rôle a été attribué à la RUE INTERIEURE sur 2 niveaux. Les éléments du programme s'articulent, telles des séquences, le long de ce lieu fédérateur. Plus qu'un lieu de passage obligé, cet espace assure une libre continuité avec la ville et la vie. Elle favorise les échanges indispensablesà la vie scolaire et assure la cohésion d'ensemble. Vaste volume traversant, la RUE, coeur vivant, bénéficie d'intenses pénétrations lumineuses par les façades sur entrée, sur cour et sur la ville. Elle autorise une totale perméabilité du regard de la rue à la cour (et vice versa) et révèle la profondeur du terrain. Les principales fonctions y convergent. La COUR est abritée des vents dominants et du bruit. Cette cour refuge s'avance en tremplin vers les terrains de sport et la campagne. Elle doit à la fois rassurer et s'ouvrir. Espace de l'enfant, elle concentre ses jeux et donne la mesure et la teneur de l'espace public de l'école. Lieu de détente et de loisir, la cour et le PREAU ne se réduisent pas à cette seule fonction et deviennent le centre d'une réalité spatiale avec laquelle les volumes jouent et s'enrichissent. De la RUE, vaste espace fluide, partent les CIRCULATIONS généreusement dimensionnées qui irriguent les AILES D'ENSEIGNEMENT. Les accès sur l’EXTERIEUR sont multiples et quasi-immédiats. Dans une logique de fonctionnalité, les différentes fonctions viennent se greffer chronologiquement à la rue intérieure. Tout d'abord, bien évidemment, la LOGE placée au coeur et dans l'axe de l'entrée avec une vue élargie sur le portail, le parvis, l'abri vélos, le hall. Les locaux liés au personnel éducatif de la VIE SCOLAIRE se trouvent stratégiquement également au passage des élèves avec une visibilité permanente sur le flux des élèves, la cour, l’espace de détente, les foyers et salles d’activités, les sanitaires. Sur la partie SUD s'organisent les locaux de SANTE, de MAINTENANCE, d'accès au LOGEMENT DU GARDIEN, ainsi que les CUISINES regroupant ainsi sur l'extérieur une voie spécifique de desserte à l'écart de la vie de l'établissement. Cette même voirie mène aux LOGEMENTS DE FONCTION avec jardins privatifs à l'écart et totalement indépendants. Ils sont liés au collège par des cheminements piétons. Logiquement liée à la cuisine, la SALLE A MANGER DES ELEVES dispose, par le self, d'un accès soit par la rue intérieure, soit par le préau. Le volume conçu sur deux niveaux ou la lumière est dispensée sans compter s'ouvre généreusement sur le préau et la cour. Proche du coeur de l'établissement et de la vie scolaire, on rencontre l'ADMINISTRATION puis le peigne dédié à la TECHNOLOGIE organisés avec la même rigueur de composition et avec les mêmes qualités d'éclairement et de contact avec la nature. Les locaux de MUSIQUE et d'ARTS PLASTIQUES sont eux aménagés comme des lieux de respiration avec un prolongement sur l'extérieur. Les ESCALIERS réglementairement situés irriguent le premier étage qui regroupe les SALLES D'ENSEIGNEMENT GENERAL, les locaux de SCIENCES EXPERIMENTALES, les locaux PROFESSEURS, le LOGEMENT du gardien ainsi que le CDI qui, par son emplacement symbolique n'en rayonne que mieux. Quant aux SANITAIRES et les locaux ENTRETIEN, ils sont répartis de manière équilibrée pour en faciliter l'usage. Tous les locaux du collège ouvrent sur des jardins non accessibles aux élèves. Dans une logique de composition, les EQUIPEMENTS SPORTIFS extérieurs implantés sur le plateau bas à - 1,50 m du niveau du collège viennent compléter le dispositif. La déclivité du terrain a été utilisée pour installer des GRADINS très prisés des collégiens pour profiter des charmes de l'aménagement paysager aux beaux jours. Une rampe douce adossée à la cour permet aux personnes à mobilité réduite de rejoindre ce niveau aménagé. Les EXTENSIONS sont proposées en pointillés. Celle destinée aux locaux d'enseignements vient dans la géométrie rigoureuse de la composition, complète la figure. Lors de sa construction, elle ne perturbera en rien le fonctionnement du collège. Le logement complémentaire viendra lui se caler contre ceux construits et dans le même alignement. LES FACADES La réalisation d’un établissement scolaire doit posséder des valeurs pédagogiques et de ce fait, permettre de lire et comprendre clairement la construction. Pour le traitement des façades LCR ARCHITECTES a retenu des matériaux d’expression cohérente. Ils accompagnent donc une écriture qui s’attache à souligner de façon volontaire l’articulation des masses, à jouer sur l’interprétation rigoureuse des langages respectifs des volumes et de la modénature. Dans les lieux de communication et d'enseignement, le verre prime transcrivant la mission pédagogique d’échange et d’ouverture. Les barres de verre, d’aluminium et de parement en acier autopatinable des bâtiments jouent un étirement par la volumétrie. La teinte cuivre orangée intérieure des circulations contraste avec la teinte marron extérieure pour créer une transition avec la terre. Le cuivre, matériau naturel et vivant, sert l’intention qui entend donner au bâtiment une peau qui se patinerait en vieillissant tout en permettant d’affirmer des valeurs de pérennité. Ce changement d’aspect devra marquer le passage du temps dans un quartier soumis à une évolution rapide. Les brise-soleil en alu-zinc sur les circulations Ouest et en aluminium blanc (protection + étagère à lumière) au Sud du tous les bâtiments vont non seulement protéger des rayonnements solaires mais faire vibrer la lecture extérieure et intérieure. CONCLUSION Le collège doit s'imposer par sa sobriété et une évidente prise en compte du contexte. A travers ce programme, se posait la question de la relation entre la Ville, le Collège et la Nature. Loin de constituer une entité isolée, l'équipement est en prise sur son environnement et en relation avec la Ville. La grande régularité des tracés qui imbriquent volumes construits et espaces extérieurs, dégage une forte impression d'harmonie et d'équilibre à l'échelle du territoire. L'unicité des matériaux contribue à forger l'identité du lieu dans la variété des espaces et à ancrer puissamment les ouvrages dans le paysage. ENGLISH ABSTRACT The aim was to create a school answering to the High Environmental Quality and educational standards. We tried to imagining the scale of the future equipment and to position it as a public building within a problematic empty space. The middle school arises from the convergence of two axes: The first one is the access from the traffic circle, the transverse axis which strongly directs all functional organization, due to its position and its connection to the site. It determines the chronological implementation of each program components of the program and accepts the input sequence as seamless geometry. It is the keystone which anchors the equipment in the site. The second, perpendicular to this road, organizes the life of the school. This internal street, the real backbone of the project stretches on two levels and plays a role of separation while concurrently ensuring a connection. Therefore, all the program entities come to settle comfortably in alternation on this axis, all naturally North-South oriented. They give access to the various functions: logistics, catering, social life; general, specialized and artistic education. Via this implementation, the entire school is fully integrated into this site to the point of recreating it. On the civilian side the school plays the role of a public building, on the inside it expresses friendly identity. For the facades, we selected coherent expressive materials. For communication and education, premium glass transcribes the educational of exchange and openness. The volume created by glass and aluminium bars alongside copper siding seems to play a stretching game. The inner orange copper hue of the common spaces contrasts with the outside brown tone to create a smooth transition with the land. The copper, a material that is natural and alive, serves the intention of giving the building a skin which patina would smooth with the age while also reinforcing value of sustainability. This change of appearance will mark the passage of time in an area submitted to a rapid change.

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