Située sur les hauteurs de Couëron, commune de 19 000 habitants située à proximité de Nantes, l’EHPAD du Foyer La Grange, entièrement reconstruite au début des années 2000, offre une vue sur le bourg, les pins environnants et, depuis les étages, la Loire.
L’extension constitue l’aile Alzheimer de l’établissement. Positionnée au sud du terrain, elle abrite chambres et espaces communs en continuité du rez-de-chaussée de la résidence et couvre un parking en rez de terrain. Elle constitue également un soutènement qui a permis d’agrandir, aplanir, et de fait rendre praticable le jardin par des personnes âgées.
Si le volume bâti referme l’espace du jardin, un jeu de baies vitrées ouvre visuellement ce dernier sur la terrasse généreuse de l’extension suivie, du premier plan constitué par des pins remarquables, donnant de la profondeur à la vue sur le profil du centre-bourg, marqué par l’émergence du clocher de l’église. En plus de l’agrément des vues et de l’apport de lumière et de soleil, ces cadrages constituent des points de repères familiers pour des résidents désorientés. Aboutissement de l’enchainement des espaces : bâtiment existant / jardin / extension / terrasse, cette dernière constitue un belvédère profitant de la position haute du site pour offrir une vue panoramique.
Le programme est organisé autour d’un noyau central permettant les déambulations circulaires pratiquées par les personnes souffrant des syndromes de la maladie d’Alzheimer. Un rideau de fil, éclairé d’une bande led, allège la présence du volume et crée un jeu de filtre depuis les locaux qu’il abrite. Ainsi, le salon de coiffure situé en proue du noyau bénéficie-t-il de vues tamisées tant vers l’espace commun que vers l’extérieur.
Les espaces intérieurs témoignent d’une approche domestique du programme, dont les qualités d’ambiance sont constituées d’un travail sur la matière, la couleur et le motif. Les matériaux sont exprimés : charpente bois, béton ciré, faux plafonds en panneaux de copeaux de bois compressés. Dépassant le rôle de protection initialement demandé, les protections PVC déclinent des jeux de motifs et de couleurs qui constituent autant d’éléments de repères et de stimulations des habitants.
Un travail particulier a été mené sur l’habitabilité des chambres. Par la mise en quinconce des salles de bains, aucun dégagement ne grève la surface utilisable de la chambre. Ce dispositif permet en putre de proposer de la lumière naturelle pour la moitié des pièces d’eau. Les faux-plafonds en béton participent tout à la fois du langage déployé dans le projet et du confort thermique du bâtiment par l’inertie qu’ils confèrent à un bâtiment constitué de voiles bétons, charpente et murs ossature bois.
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