Les communes de Borex et Crassier, deux villages situés aux pieds du Jura et aux abords de la ville de Nyon, se partagent un site scolaire situé sur leur frontière commune. La particularité de ce site vient de son tissu construit, composé autant dans sa forme que dans son affectation, de bâtiments divers et hétéroclites – villas privées, cimetière, centrale de réseau de câble et relais téléphonique.
L’agrandissement de la salle de gymnastique existante est issu d’un concours, dont le périmètre d’implantation ne laissait qu’une marge de manœuvre restreinte. Par sa position, la nouvelle extension renforce la limite ouest avec le paysage de la campagne et exploite la cassure du terrain afin de diminuer l’impact du volume sur le site. La recherche d’une continuité avec le bâtiment existant fixe les règles volumétriques de l’extension. L’attitude « fusionnelle » adoptée envers l’existant permet de définir une entrée unique pour les trois salles de gymnastique.
Cette nouvelle entrée située de plain-pied avec le préau de l’école, donne accès directement au foyer qui, à la manière d’un balcon, surplombe la nouvelle salle. Depuis ce foyer, une promenade scandée par des ambiances, des lumières et des vues différenciées, mène l’utilisateur à l’étage inférieur, dévoué aux vestiaires et aux salles de sport. La découverte du paysage par une large ouverture renforce la notion de rez inférieur.
La mise en scène de la vue, accentuée par l’absence de montants verticaux sur trente-deux mètres de longueur, est rendue possible grâce à une poutre à treillis multiple de six mètres de hauteur et préfabriquée en bois de sapin massif. Le système statique du bâtiment repose sur l’enchevêtrement de ces poutres à treillis multiples. Leur composition en trois couches de bois d’épaisseurs différentes – une verticale, affleurée au revêtement intérieur, et deux diagonales – assure la reprise des efforts et des effets de transparence.
L’espace intérieur des salles est défini sur trois de ses côtés par ce jeu de poutres en bois et se charge d’une ambiance particulière, exacerbée par les jeux de lumière qui animent la résille. Ces effets sont accentués par la peau extérieure, en verre dépoli, et l’espace interstitiel, d’une épaisseur d’un mètre, qui régule le climat intérieur et l’entrée d’air extérieur par de clapets contrôlés mécaniquement.
Renforcée par les jeux de lumières et la matérialisation uniforme de ses revêtements, cette construction revêt des aspects abstraits qui remettent de l’ordre dans le site et donne à rêver aux enfants récalcitrants aux cours de gymnastique.
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